LE NEUF 9 chinois
Dans la Chine ancienne le neuf était le chiffre réservé à l’empereur, il est donc considéré comme un chiffre noble et glorieux, qui porte-bonheur, il symbolise l’éternité. En effet, le chiffre neuf (九) est considéré comme un bon nombre dans la culture chinoise parce qu’il sonne comme et ressemble au mot « durable » (久).
C’était le chiffre symbole de l’empereur sous la dynastie Ming et c’est pour cette raison que la cité interdite compte 9 999 pièces. Enfin, le 9 transmet une idée de perfection qui se remarque essentiellement en architecture. Ainsi, à regarder le temple du Ciel de Pékin de près, tout se décline en neuf exemplaires : les décorations, les portes… Tous ces détails symbolisent en fait les neuf marches qui mènent l’empereur au paradis.
Trop important donc pour être utilisé par le commun des mortels, qui craint d’offenser le ciel en s’appropriant un tel symbole. Certains Chinois n’hésitent pas à supprimer le 9 de leur vie : les personnes âgées de 69 ou 79 ans préféreront se vieillir et dire qu’elles ont 70 ou 80 ans. La superstition est un des fondements de la culture chinoise.
DRAGON
Le dragon est une créature à la fois mythologique et folklorique en Chine. Présent dans les mythes fondateurs de la civilisation chinoise -Yu le Grand aurait notamment obtenu l’aide de l’une de ces créatures. Les dragons chinois, ou Lung (en cantonais), sont très différents de leurs «cousins» occidentaux.
Alors que ces derniers sont des êtres maléfiques dans les légendes du Moyen-Âge européen, les dragons de Chine, et par extension d’Asie sont des êtres en général bienveillants. Même si des penseurs bouddhistes ont introduit l’idée que certains dragons pouvaient être responsables de destructions suite à des affronts humains.
Puissants et sages, comme en Occident, les dragons chinois ont cependant deux autres différences fondamentales. Leur forme longiligne, et l’élément auquel ils sont le plus souvent associés, l’eau. Il y a fortuitement un discours célèbre du petit Dragon sur l’eau.
Dans les croyances populaires chinoises, le dragon est donc la divinité des phénomènes aquatiques – chutes d’eau, rivières et mers- et détermine les sécheresses ou les inondations.
Ils ont même parfois la réputation de maîtriser le climat, en particulier la pluie, et peuvent posséder de nombreux pouvoirs surnaturels selon la source des légendes…
Faisant partie des quatre animaux sacrés de Chine avec le Phénix, la Licorne et la Tortue, le Dragon représente la puissance et le talent, si bien que les personnes brillantes sont souvent qualifiées de dragon.
En raison de sa connotation extrêmement positive, le dragon est d’ailleurs devenu le symbole des empereurs puis par extension celui de la culture chinoise
Le dragon chinois en tant que symbole du pouvoir était souvent représenté sur les tenues des généraux, mais seul l’empereur avait les 9 dragons représentés sur sa tenue incarnant ainsi le pouvoir harmonieux suprême.
- Tian-long (ou t’ien-lung, 天龍, littéralement « le dragon du Ciel, le dragon céleste. C’est le gardien des demeures divines et le protecteur des cieux. Il porte parfois les Palais des dieux directement sur son dos, les maintenant en l’air. Il symbolise l’Élévation (psychologie), l’élévation vers un état supérieur.
- Shen-long (ou shen-lung, 神龍, littéralement le « dragon spirituel »). Ce dragon ailé aux écailles d’azur fait tomber la pluie en marchant sur les nuages, et fertilise de ce fait la terre. Cependant le vent et la pluie dont il est responsable peuvent aussi être source de catastrophes, raison pour laquelle on les craignait tout autant qu’on les vénérait. C’était aussi le symbole impérial. Seul l’empereur était autorisé à arborer le dragon à cinq griffes, entre autres sur ses vêtements de cérémonie.
- Di-long (ou ti-lung, 地龍), le dragon terrestre. Il est le maitre des sources et des cours d’eau qu’il dirige à son gré. Il séjourne durant l’été dans le ciel et passe l’automne dans la mer.
- Fu-zang long (ou fu-ts’ang-lung, 伏藏龍), le dragon gardien des trésors. C’est le protecteur des fabuleux trésors de pierres et de métaux précieux enfoui au sein de la terre, et interdits aux hommes.
Il existe d’autres dragons possédant une certaine renommée comme :
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- Huanglong (黃龍), dragon jaune ou cheval-dragon. C’est le messager divin qui émergea de la rivière Luo pour communiquer aux hommes, par l’intermédiaire de Fuxi, les huit trigrammes du système divinatoire connu sous le nom de Yi Jing.
- Panlong (蟠龍). Ces dragons sont connus pour vivre dans les lacs de l’Est.
- À la fin de sa vie, Huángdì, enfourcha un dragon pour se diriger vers l’Ouest avant d’être arrêté par l’un de ses ministres.
- C’est grâce à un dragon que Yu le Grand put mettre au point les techniques d’irrigation et drainer les eaux surabondantes. Il monta vers le séjour céleste sur ce même dragon à sa mort.
- Long wang (龍王) ou Roi Dragon
Il existe aussi une translittération du cantonais 九龍, gau lung, ou “Neuf Dragons”, Kowloon (partie de l’actuel Hong Kong) signifie « Neuf Dragons » et viendrait de Song Bing, le dernier empereur de la dynastie Song. D’après la légende, l’empereur était sur une montagne et dit à ses accompagnateurs : « Je vois huit dragons. » (Il voulait dire qu’il voyait les huit montagnes de Hong Kong). Un mandarin répondit alors : « Je vois neuf dragons. » (le neuvième était l’empereur qui était devant lui, le symbole de l’empereur en Chine étant le dragon). La légende dit que c’est en 1278 que l’empereur nomma Kowloon ainsi. Peut être Chan Heung a-t-il pensé à cette histoire lorsqu’il nomma son arme.